Marina Noury.
Fondatrice de la distillerie Divine.
Celle qui avait deux vies professionnelles.
Nous revoilà ! Après un été rempli de soleil, de JO et d’ouzo (anisé grec qui n’a rien à envier au pastis, et c’est une sudiste qui parle !) on reprend la plume pour vous parler d’une jolie distillerie artisanale. Ne l’oublions pas, la France est une terre de distillation depuis toujours, pour preuve chaque région a ses liqueurs, gnôles et autres eaux-de-vie traditionnelles. Direction la région nantaise et la Distillerie Divine, fondée par Marina Noury en 2020.
De la logistique à la distillation.
Marina, dont la belle-famille est britannique, a découvert l’univers des spiritueux lors de son année universitaire en Ecosse. Pubs, cocktails, spiritueux incroyables et visites de distilleries entre l’Ecosse et l’Irlande la font pénétrer dans cet univers de passionnés. Débute alors sa première vie professionnelle comme elle l’appelle ; de la formation à la gestion logistique d’entrepôts de boissons, elle poursuit ensuite à divers postes dans cette industrie. Elle y découvre le processus de transformation des céréales et se prend de fascination pour cela. Un jour, c’est la révélation, il lui faut sortir du rythme boulot-maison effréné avec l’envie de retrouver un ancrage territorial. C’est là que la Distillerie Divine est née !
Le goût de l’artisanat.
Entreprendre en solo n’est pas chose facile, pourtant depuis quatre ans Marina mène sa barque. A la tête de l’entreprise et de la création, elle dispense aussi des ateliers qu'elle anime pour partager avec les consommateurs quelques rouages de la production. Elle a créé Divine d’abord pour faire parler de tous les savoirs-faire qui gravitent autour de la distillation et de l’artisanat tout comme l’usage du terroir local. Et aussi, pour sa passion des plantes et de la cueillette. Formée à la cueillette, elle s’y adonne autant que possible pour intégrer le fruit de ses récoltes dans ses créations.
La distillerie propose toutes sortes de boissons spiritueuses, mais le gin est le plus iconique. Déjà parce que c’est le spiritueux favori de Marina. Très prisé outre-Manche, c’est une boisson très souvent au programme avec sa belle-famille. Son Gin London Dry épicé a d’ailleurs été récompensé de la médaille d’or au concours international des vins & spiritueux de Lyon en début d’année. La reconnaissance d’un travail précis et de qualité réalisé ces dernières années. Et puis les avis de ses consommatrices ne trompent pas, comme cette amatrice qui a pris la peine d’envoyer ses remerciements à la découverte du Gin Thym-Citron. « Ce sont ce genre de commentaires qui me font avancer » explique Marina.
Pas de différence… ou presque.
Si en surface, fonder sa distillerie n’est pas une question de genre, au fil des rencontres professionnel se trouve un test en filigrane. Marina n’a pas senti une résistance ou, disons-le, une condescendance à son égard de par ses pairs masculins. Il lui semble néanmoins qu’il y a régulièrement un petit test à passer pour être acceptée. Question technique lancée comme si de rien n’était, qu'en grande experte elle dégomme sans sourciller, font partie de sa réalité dans ce métier. Cependant, une fois cette étape franchie, la différence n’est plus.
Alors même si son audience est principalement masculine lors des visites ou ateliers, elle est animée par l’envie de poursuivre son but et de dire que les spiritueux “C’est ouvert à tous, ce n’est pas genré”.